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Le premier débarquement de Jules César en Grande-Bretagne

2 Octobre 2025

La concentration de l'armée romaine se fait essentiellement à Portus Itius (probablement Boulogne-sur-Mer). On y fait venir tous les navires disponibles de la région ainsi que ceux utilisés l'année précédente lors de la guerre contre les Vénètes. Pendant ce temps, César donne pour mission à l'un de ses tribuns militaires, Caius Volusenus Quadratus de faire une reconnaissance maritime de l'Ile. Celui-ci revient au bout de quatre jours.

Deux légions sont désignées pour l'expédition : la VIIème, légion de vétérans, et la Xème, légion nouvellement recrutée en -58 par César en Cisalpine à ses propres frais. Il leur attribue 80 navires de transport, sans compter quelques navires de guerre qu'il distribue à ses légats et à ses préfets. Il assigne également 18 transports à la cavalerie. Mais ces derniers seront empêchés par des vents contraires de rallier le port principal.

Une fois prête, la flotte romaine lève l'ancre vers minuit. Les premiers éléments se présentent le lendemain vers neuf heures du matin devant les falaises de Douvres. Nous sommes le 23 août -55.

La surprise est égale de part et d'autre. Les Celtes, bien que prévenus de l'attaque, sont surpris par l'importance de l'armada romaine, tandis que de leur côté les Romains sont surpris de voir la foule de leurs ennemis sur les crêtes des falaises.

Jugeant la position peu favorable à un débarquement, les Romains attendent jusqu'à 14 heures environ un courant de marée et un vent propice pour opérer une manœuvre vers l'est où ils savent, d'après les rapports de Caius Volusenus, que la côte est plus abordable. À Douvres, le changement de direction des courants de marée vers l'est se fait juste après la pleine mer, c'est à dire dès le début de la marée descendante. Les Celtes suivent la manœuvre sans problème du haut des falaises, car beaucoup d'entre eux sont venus sur leurs chariots de guerre et peuvent ainsi se déplacer facilement et rapidement. Finalement, après avoir parcouru sept milles environ vers l'est, soit vers 15 heures, les Romains atteignent l'extrémité orientale des falaises, arrivent à une plage découverte située à Walmer, et commencent les opérations de débarquement.

Une bataille d'une extrême violence met alors aux prises les belligérants. Les Celtes, qui connaissent parfaitement la configuration des lieux, repoussent les légionnaires vers les bas-fonds, au besoin en les chargeant jusque dans l'eau avec leurs chariots, et les massacrent avant même qu'ils puissent atteindre la terre ferme. Les légionnaires romains, trop pesamment armés, doivent faire face simultanément aux courants de mer, aux vagues déferlantes, et aux assauts des Celtes.

Voyant que la situation est plus difficile qu'il l'avait envisagée, César fait mettre en batterie les frondes, arcs et balistes, afin d'essayer de dégager ses soldats ainsi empêtrés. Les Celtes se mettent à l'abri des projectiles en prenant un peu de recul.

Mais la journée commence à s'étirer et les combattants sont toujours face à face, sans pouvoir s'arracher la victoire. Autre problème propre aux combats maritimes dans la Manche, la marée descend de plus en plus et menace de faire échouer les navires et d'en faire des proies faciles pour les Celtes, ou de les renvoyer au large. Les Celtes le savent et commencent à exulter, car ils ont la victoire à portée de main. Les Romains sont consternés devant la vision de l'échec. Ignorants de ce genre de combat, leurs chefs désemparés ne savent plus que faire et s'imaginent déjà les conséquences catastrophiques que cet échec aurait sur le moral des troupes et sur les populations gauloises trop brutalement soumises et toujours prêtes à se révolter. Tragique situation que celle de cette armée prise dans son propre piège et qui n'a même pas envisagé de stratégie de repli. De toute façon, il est trop tard pour y réfléchir.

Or, c'est justement dans le désespoir que l'on trouve les plus grands héros. Perdus pour perdus, s'il faut mourir, que ce soit au moins en combattant. C'est certainement ce qui a dû se passer dans la tête de l'aquilifer de la Xème légion, car celui-ci s'élance hors du navire sur lequel il est embarqué et court sur la grève au-devant des Celtes, l'aigle à la main. Voyant cela, ses camarades sautent à leur tour pour ne pas avoir le déshonneur de laisser leur emblème aux mains des ennemis. Nouvelle mêlée, nouveau combat, nouveau carnage. Non plus tellement pour gagner une bataille, mais plutôt pour sauver l'honneur.

Avec la force et l'énergie du désespoir, les légionnaires romains finissent par se regrouper sur la plage maintenant dégagée par la mer, et retrouvent grâce à cela leurs tactiques de combat habituelles sur terre ferme. En peu de temps ils reconstituent leurs carrés, leur technique favorite, et rétablissent la situation à leur profit. Les Celtes voyant la Fortune changer de camp, se replient rapidement, laissant la plage et la victoire aux Romains.

 

 

 

 

 

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